Le VRAI coût de la vie au Japon

Ce n’est un secret pour personne : le Japon est un pays riche où la population a un niveau de vie élevé. La pauvreté y existe bien sûr et malheureusement de plus en plus chez les personnes âgées. Mais l’immense majorité de la population a un train de vie assez élevé comparé à beaucoup d’autres pays.

Notez que pour cet article, je vous parle du coût de la vie sur l’archipel en tant qu’expatrié au Japon et pas juste en tant que simple touriste, étudiant ou en Working Holiday Visa qui sont des statuts particuliers et où l’on dépense généralement moins pour vivre au quotidien.

Je précise aussi que je n’écris pas cet article pour vous faire peur ou vous décourager de venir vivre au Japon. Mais je pense qu’un visiteur averti en vaut deux. Si certains chiffres vous surprennent, sachez que je n’exagère rien. J’essaye vraiment d’être réaliste au maximum en fonction de mon vécu ici et des données que j’ai pu trouver sur le sujet sur Internet. J’ai vu beaucoup de Français venir ici et se serrer la ceinture car ils avaient mal anticipé le vrai coût de la vie. Et même avec un bon travail, personne ici ne sort les guns à billets ! On fait attention aux dépenses tous les jours.

Surtout qu’après quelques années à vivre dans un pays, on finit forcément par adopter le même style de vie que les locaux avec parfois les inconvénients qui vont avec. Et plus vous habitez ici, plus il sera cher d’y vivre car certaines dépenses deviendront incontournables. Je pense aux impôts notamment. Au Japon, je dirai donc que le coût de la vie est l’un des principaux désagrément et il est difficile de profiter du Japon sur le long terme avec peu d’argent.

Quelques chiffres sur le coût de la vie au Japon

Voyons donc plus en détail les principaux postes de dépenses pour vous donner une idée du coût de la vie sur l’archipel. Les prix que je vous donne sont à titre indicatifs et varient évidemment en fonction des villes ou des régions dans lesquelles vous habitez.

Les dépenses quotidiennes. Transports, forfait Internet, abonnement téléphonique, salle de sport, cinéma, courses, posséder une voiture, etc. Toutes ces dépenses de la vie quotidienne vous coûteront à coup sûr plus cher qu’en France. Beaucoup de ces prix, ceux des loyers par exemple, fluctuent évidemment en fonction des endroits. Mais les salaires sont aussi déterminés proportionnellement au coût de la vie locale et à la fin cela revient au même…

Le shopping cependant vous coûtera probablement moins cher au Japon car c’est vraiment le pays du marketing. Mais même en tant qu’expatrié on reste toujours un peu touriste au fond de soi, et on finit souvent par dépenser plus que si l’on habitait en France (plus de voyages, de visites, de souvenirs achetés, etc.). Sans compter les dépenses imprévues et autres achats qu’on ne planifie pas forcément.

La nourriture. Si vous êtes déjà venu au Japon, vous avez sûrement dû être choqué la première fois rien qu’en voyant le prix des fruits et légumes. Si les restaurants sont souvent bon marché, certains produits de la vie de tous les jours sont littéralement hors de prix comparé à la France ! Il vous faudra dire adieu aux fromages et autres charcuteries et manger plus local si vous voulez économiser un peu. Même si le prix d’un menu Big Mac au Mc Donald’s est moins cher qu’en France, faire vos courses au Japon devrait vous tirer la larme à l’œil plus d’une fois !

3 tomates pour environ 4 euros. Et c’est un Super Tamade, l’équivalent d’un Leader Price ou d’un Netto en France.

Le logement : Si le loyer ou le prix d’un logement est parfois moindre ou équivalent pour son équivalent en France, ce qui fait vraiment exploser le porte-feuille, ce sont les frais d’installation et de déménagement. Comptez en moyenne entre 100.000¥ et 500.000¥ à débourser pour le 1er mois de la location d’un appartement, avec tous les acomptes que vous devez verser au début…

À lire aussi : Se loger au Japon

La santé. Ici la quasi-totalité des habitants paye une assurance médicale (健康保険 – kenkouhoken) car les montants des frais médicaux sont astronomiques. Un simple passage à l’hôpital vous sera facturé des dizaines de milliers de yens par jour. Ces assurances sont parfois proposées par les entreprises qui vous embauchent et vous coûteront en moyenne 10.000¥ par mois pour une couverture à 70 %. L’avantage c’est que le service est en général excellent, même pour les soins les plus basiques et l’attente est minimale grâce au bon maillage d’établissements de santé présents dans chaque quartier.

Le mariage. Organiser votre cérémonie de mariage au Japon est une dépense qui risque de bien vous vider intégralement le portefeuille. Les agences qui s’occupent de ce business proposent généralement des cérémonies dont les tarifs tournent autour de plusieurs millions de yens. Et tout ça juste pour une prestation de quelques heures ! En plus, si vous êtes invité à un mariage ici, sachez que la tradition veut que chaque invité donne 30.000¥ aux nouveaux mariés. Donc ne vous faites pas trop de potes parce que vous allez raquer quand ils vont se passer la bague au doigt.

Entretenir une famille. Si vous vous expatriez sur le long terme, vous aurez probablement un jour ou l’autre l’opportunité de fonder une famille. Sachez qu’au Japon, c’est traditionnellement l’homme qui supporte la majorité des coûts pour nourrir le foyer. Autant dire messieurs, qu’avec un petit salaire, vous n’arriverez à rien car élever des enfants ici est l’un des principaux postes de dépenses. Les frais de scolarité notamment sont un véritable gouffre financier.

Les taxes. Les taxes comme partout ailleurs, c’est rarement plaisant. Mais au Japon, c’est un véritable matraquage ! Entre l’impôt sur le revenu, (所得税 – shotokuzei), la taxe d’habitation (住民税 – juuminzei), l’impôt destiné à financer les retraites (年金- nenkin), l’assurance chômage (失業保険 – shitsugyouhoken), la redevance télé (受信料 – jushinryou) et les  diverses assurances parfois obligatoires (保険 – hoken), c’est souvent plusieurs centaines d’euros qui sont prélevés sur votre salaire chaque mois !

Sans oublier la TVA (消費税 – shouhizei) sur presque tous les produits, qui est actuellement de 8 % et va passer à 10 % en octobre 2019 ainsi que la récente « Sayonara Tax » de 1000¥ à payer depuis janvier 2019 dès que vous quittez le Japon, que vous soyez un local ou un touriste.

Le seul point positif à tous ces impôts, c’est qu’ici, c’est souvent votre entreprise qui s’occupent de calculer et de gérer tout ça pour vous. Ensuite presque tout est automatisé pour que vous n’ayez plus qu’à payer…

Qu’en est-il des salaires au Japon ? 

Les salaires des expatriés (V.I.E ou V.I.A par exemple) sont généralement très corrects donc vous devriez gagner votre vie correctement. Le salaire mensuel moyen nippon est plutôt élevé sur l’archipel même si les inégalités salariales hommes-femmes restent importantes. Il est compris entre 200.000¥ et un peu plus de 300.000¥ en fonctions des villes, donc les gens ont techniquement les moyens de subvenir à leurs besoins. Même si beaucoup de Japonais gagnent bien plus que ça, notamment avec les bonus offerts par les entreprises, en discutant avec les locaux, on se rend compte que parfois eux aussi ont du mal à joindre les deux bouts et doivent se serrer la ceinture.

Perso, j’estime que pour pouvoir vivre décemment ici, sans faire trop de sacrifices, une personne doit avoir un salaire brut d’au minimum 2000€ par mois environ (entre 240.000¥ et 300.000¥ par mois). Et je dirais qu’il faut le double si vous avez une famille et des enfants, une maison à payer, un véhicule, des assurances, un forfait téléphonique, un prêt à rembourser, si vous partez en vacances, etc. Une vie tout équipée quoi. Ici tout coûte cher et plus on reste vivre longtemps, plus il devient impossible d’échapper au vrai coût de la vie.

Pour finir, je dirai que si on est malin et qu’on cherche vraiment à économiser, il existe quand même plusieurs façons de contourner un peu le système pour bénéficier d’avantages financiers notamment lorsqu’on est un étranger, même si certains coûts restent incompressibles. Vous pouvez par exemple négocier les prix de certaines prestations de service ! C’est toujours bon à savoir.

Donc si votre projet c’est de venir habiter un jour au Japon, il va falloir vous préparer à voir la vérité en face sur le vrai coût de la vie ici. Croyez-moi, on a des surprises tous les jours et pas souvent des bonnes…

Et si jamais vous tombez sur des blogs vous expliquant qu’il est possible de vivre au Japon avec genre 500€ par mois, lisez bien entre les lignes ! Il y a beaucoup de non-dits et d’astérisques cachées. Pour vivre avec ce niveau de dépenses ici, vous allez devoir faire d’énormes sacrifices ou contourner la loi. Et ce n’est pas la meilleure façon de vivre votre Japon car vous n’en profiterez pas pleinement.

Dernier conseil : Si vous venez avec un Working Holiday Visa, ne faites pas l’erreur de venir ici avec une somme d’argent inférieure à ce qui est requis en vous disant que ça va le faire quand même. Surtout si vous vous installez sur Tokyo ! Vous ne vivrez pas, vous survivrez.

Voici d’autres articles pouvant vous intéresser :

Se loger au Japon

Téléphoner au Japon

Travailler au Japon : Mon expérience et mes conseils

À bientôt sur MycrazyJapan !

 

7 Comments

  1. Moi qui rêve de venir au Japon… Ce n’est pas avec ma retraite de 160.000 yens (par équivalence) que je vais pouvoir l’envisager. A moins que les cours de français ou de guitare soient demandés…! Ou alors, vie à la campagne ?

  2. En effet tu n’es pas forcé par des forces de police mais tu es dans l’obligation de t’y inscrire. C’est une obligation personnelle, ton employeur n’a pas de place dans cette situation.
    J’espère pour toi que maintenant tu es déclaré à la shakaihoken par ton employeur parce que sinon quand tu t’inscriras finalement à la kokumin tu seras redevable de toutes les cotisations passées depuis le début de ton premier visa. Vois le cas de la française qui a fait un AVC à Osaka qui n’avait pas de couverture et dont les parents ont été obligé de faire une cagnotte pour couvrir ses frais d’hospitalisation et son rapatriement.

  3. Tes sections sur la santé et les taxes contiennent des imprécisions qui frisent l’erreur grotesque.
    La couverture maladie – appelée communément sécu en France – est obligatoire au Japon. On est inscrit à la caisse salariale shakaihoken par son employeur quand on a un contrat à plein temps, sinon on doit s’inscrire par soi-même auprès de la Kokuminhoken. Les régimes dérogatoires sont conditionnés à la présentation de documentation appropriée prouvant que l’on est couvert par une organisation reconnue par l’administration japonaise comme équivalente – exemple la caisse des français de l’étranger.
    Pour les dépenses de santé exceptionnelles, il y a des systèmes d’aide entre autre par plafonnement des frais à différents niveaux institutionnels.
    La nenkin n’est pas un impôt mais une cotisation retraite. Elle ouvre des droits. C’est une cotisation obligatoire comme en France.
    L’assurance chômage n’est pas une taxe ni un impôt, c’est une cotisation qui ouvre des droits. Les droits aux allocations chômage.

    • Merci pour ton retour Guillaume. Effectivement c’est une imprécision de ma part d’avoir tout mis dans le même panier. Ce que j’ai voulu souligner dans ce paragraphe, c’est que peu importe la désignation (impôts, taxes, cotisations, etc,) et peu importe les éventuels bénéfices qu’on peut obtenir par la suite, cela reste des sommes d’argent qui sont prélevées mensuellement sur le salaire et auxquelles on ne peut pas vraiment échapper. Ensuite même si la sécurité sociale au Japon est effectivement considérée comme obligatoire, dans la réalité si tu veux ne pas y souscrire, tu n’es pas obligé. J’ai vécu 3 ans au Japon en full time et sans sécu ! Les employeurs ne nous y obligent pas systématiquement.

  4. Je vis dans la banlieue d’Osaka avec ma femme et un enfant en bas age j’ai un salaire de 430000 yen pour faire faire vivre toute la famille ce qui est plus que suffisant et permet de mettre entre 100000 et 150000 de coté par mois.

  5. Bonjour/soir, très intéressant cet article, ça permet de se faire une meilleure idée sur le coût de la vie au Japon.
    Pourrais-tu développer un peu plus ce point ? « Vous pouvez par exemple négocier les prix de certaines prestations de service ! » Quelles prestations par exemple ?
    Merci par avance et bonne continuation.

    • Salut Maxime et merci pour ton retour. Alors concernant les prestations dont je suis sûr qu’on peut négocier le prix il y a la cérémonie de mariage et le prix de certains produits en magasins. Pas partout bien sûr mais dans les petites boutiques, les magasins d’occasions entre autres, c’est possible !

Laissez un commentaire !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.