Travailler au Japon : Mon expérience et mes conseils

Voici une petite série de questions-réponses concernant mon expérience perso de travail au Japon et mes conseils pour vous aider à comprendre les différences culturelles dans le monde du travail. Si vous voulez plus de conseils et de pistes pour trouver du travail au japon, je vous conseille de lire mes autres articles sur le sujet, ici et ici.

Si vous êtes un lecteur assidu du blog et de mes bilans mensuels, vous savez déjà que j’ai travaillé comme prof particulier pour des cours d’anglais puis comme serveur dans un restaurant français avant de travailler dans une école internationale pour les tous-petits où je suis devenu prof d’anglais.

– Est-il difficile de trouver du travail au Japon pour un étranger ?

De ce que j’ai pu voir en 1 an ici et d’après mon expérience personnelle, pas tellement non. Je ne dis pas que c’est facile, mais tous ceux que j’ai vu chercher du boulot ont pu en trouver. Perso, je n’ai eu aucun problème et les nombreux pvtistes que j’ai pu rencontrer ont aussi tous réussi à se débrouiller. Je nuance en précisant que c’est facile de trouver des petits boulots ici. Pour les vrais jobs ou du plein temps, c’est moins simple et il vous faudra des qualités ou des diplômes comme je vous l’explique plus bas dans l’article ou alors un bon réseau de contacts.

– Faut-il préparer un CV japonais ?

Clairement non. Si jamais, vous avez un niveau N1 au JLPT et que vous cherchez un bon boulot dans une boîte japonaise, alors là oui ça peut faire une différence. Combiné à un bon diplôme, ça vous ouvre quasiment toutes les portes ici pour un étranger. Mais il faut maîtriser l’art du CV japonais aussi.

Si vous cherchez du travail lors de votre working holiday visa, vous n’aurez vraiment pas à vous prendre la tête à faire un CV en japonais. Les entreprises qui recherchent des étrangers savent très bien qu’une immense majorité ne parlent pas correctement japonais. Ils ne vont donc pas poster des offres d’emploi en japonais, car elles ne seront jamais lues par le public visé.

L’immense majorité du temps donc, on vous embauchera pour ce que vous êtes, un étranger et parce que vous apportez quelque chose qu’un Japonais ne peut pas faire. Les entreprises qui vous embaucheront s’en fiche donc un peu que vous fassiez une candidature comme un Japonais.

– À quel genre d’emploi peut-on postuler en tant qu’étranger ?

Là encore, je dirai que tout dépend de votre niveau de japonais. Si vous ne parlez pas un mot, vous resterez cantonné à tous les petits jobs pour étrangers (restauration, figurations pour films et pubs, prof particulier) mais si vous arrivez au moins à avoir un niveau conversationnel décent en japonais, le champs des possibles est 100 fois plus large. Si en plus, vous avez un bon réseau de contacts sur place, ce sera d’autant plus facile. Si votre japonais est très bon, vous pourrez postuler à quasiment toutes les offres d’emploi comme un japonais.

Le boulot le plus répandu est professeur de langue bien sûr surtout pour l’anglais. Si votre anglais est bon, n’hésitez pas à postuler à ce genre d’offres.

– Comment se faire un réseau pour trouver du travail au Japon ?

Déjà, il ne faut pas sous-estimer la communauté française, les autres pvtistes et les expatriés. Surtout ces derniers qui sont là depuis un moment et connaissent bien les bons plans. Dans chaque ville, vous aurez aussi quelques structures et services qui seront là spécialement pour aider les étrangers à s’acclimater. Pôles internationaux, mairies, universités, etc. Vous y trouverez des annonces pour trouver des amis, du boulot ou autres.

Allez aux soirées internationales également pour rencontrer des gens, étrangers ou japonais : Il y a toujours des bons plans qui traînent. Ne négligez pas non plus les réseaux sociaux comme les groupes Facebook ou Meetup par exemple. Le tout finalement, c’est d’être débrouillard, d’avoir la tchatche et après la chance vient toute seule. Quand on cherche du boulot, on en trouve ici.

– Parler japonais est-il vraiment important ?

Oui bien sûr. Vous pourrez trouver du travail assez facilement en sachant juste dire konnichiwa mais pour multiplier vos chances de trouver du travail, je vous conseille de parler et lire le japonais au moins un minimum. Vous allez passer à côté de trop d’opportunités sinon et parler un minimum de japonais sera ce qui fera la différence entre vous et un autre étranger pour un même poste. Imaginez-vous chercher du travail en France sans parler français… Les entreprises qui recherchent absolument des étrangers publient des annonces en anglais, mais ça n’empêche pas qu’on puisse vous demander en même temps d’être bilingue en japonais !

– Comment se passent un entretien d’embauche au Japon ?

Concernant ma maigre expérience (quelques entretiens seulement), je dirai que c’est assez bien chorégraphié. Il faut bien évidemment arriver en avance, arriver en retard constituant un crime contre l’humanité dans ce pays toujours à l’heure partout. Ensuite, c’est très simple, la personne en face vous fait une description extrêmement précise du poste et des tâches à effectuer. Il n’y a rien à faire à part écouter et hocher la tête. Ça se fera en anglais ou français en fonction des compétences linguistiques de chacun et des compétences requises. Les quelques dernières minutes sont consacrées à vos propres questions sur le poste. C’est clair et précis, mais on en sort un peu sceptique vu qu’on a pas eu l’occasion de beaucoup se mettre en valeur. Je pense que les recruteurs font beaucoup attention aux petits détails et à l’impression générale.

– C’est comment de bosser avec des Japonais ?

Là encore, je ne parle que de mon expérience perso et de ce que j’ai pu entendre. Je dirai donc que les Japonais sont très stricts et carrés. Ce sont des perfectionnistes maniaques. Quand on est client au Japon pour n’importe quel type de boutique, on est toujours bluffé par le service et la présentation impeccable. On imagine facilement du coup que les employés doivent être formés à la baguette ! 😆 Il n’y a pas le droit à l’erreur.

Ils ont aussi une culture d’entreprise très hiérarchisée. Le boss, c’est le boss et on l’écoute, c’est tout. Chacun à sa place et personne ne remet en cause quoi que ce soit.

– Comment est la rémunération au Japon ?

Le salaire minimum est très bas à environ 800-900¥ de l’heure, mais il concerne surtout les petits boulots comme pour la restauration. Ça suffit pour survivre en WHV mais on peut trouver mieux. Pour les contrats de mannequinats, vous êtes payés à la journée. C’est un très bon moyen de se faire plusieurs milliers de yens en quelques jours et ce sont des petits boulots faciles à trouver.

Si vous bossez pour une entreprise comme les écoles de langue, votre salaire à l’heure sera plus élevé et vous serez payé en moyenne entre 200 000¥ et 300 000¥ par mois. Les salaires au Japon surtout en entreprise sont assez élevés car le coût de la vie y est cher. Avec un diplôme d’ingénieur par exemple, vous atteindrez sans problème entre 5 et 10 millions de yens par an. Je parle bien sûr de full-time à chaque fois. Vous aurez peu de vacances en revanche même si il y a beaucoup de jours fériés nationaux.

Voilà, j’espère que ces quelques conseils vous aideront dans votre recherche d’emploi au Japon.

Bon courage !

 

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