7 ans au Japon… Ça commence à faire beaucoup là… Mais il y a encore pas mal de nouvelles choses qui me sont arrivées cette année alors il fallait bien sûr un nouveau bilan !
Vivre au Japon en plein Covid-19
Eh bien, c’était vraiment pas folichon. Je ne vais pas m’attarder ici sur la façon dont le gouvernement japonais a géré la crise, ce n’est pas le sujet. Même si le nombre de contaminations était bien moins élevé que dans d’autres pays, même lors des pics de contaminations, le gouvernement japonais a pris des mesures restrictives par intermittence comme partout ailleurs : fermeture des bars, restaurants, cinémas, des lieux de rencontre, travail à distance, port du masque fortement recommandé, etc. Au taf, on a d’ailleurs eu tellement de périodes de travail à distance, テレワーク comme on dit ici, qu’il y a des nouveaux collègues dont j’ai découvert le visage seulement des mois après leur arrivée…
Du coup, j’en peux plus de voir des gens avec des masques ! 99% des Japonais le portent toujours, par précaution, à tout moment de la journée !
La seule chance qu’on a vraiment eu en étant ici, c’est de ne jamais avoir été vraiment complètement confinés, même pendant l’état d’urgence. Apparemment la constitution japonaise l’interdit et c’est pas plus mal. J’aurai détesté être complètement confiné des semaines dans un micro-appartement ici.
Bien sûr, au bout d’un moment la situation a quand même fini par beaucoup peser, surtout qu’ici les derniers confinements ont été plus stricts que le premier. Je suis moi-même tombé malade du Covid avec symptomes et tout, la totale. C’était très stressant mais les personnels ici ont été super. On nous appelle tous les jours pour voir si ça va mieux, on nous apporte des médicaments et même de la nourriture ! Bref, le Japon quoi.
Sinon, il y a pas mal de petits restaurants et de boutiques locales qui ont dû fermer pour de bon et c’est un peu triste de voir ça. J’en ai entendu parler sur Tokyo et j’ai aussi pu en voir les conséquences sur Osaka et dans mon quartier.
Soit dit en passant, ce qui serait dommage, c’est que quand les touristes reviennent, une bonne partie des commerces locaux aient été remplacés entre-temps par des Starbucks, Mc Do et autres grosses franchises internationales qui elles, auront mieux tenu la crise. Une chose est sûre, si vous venez en touriste dans les prochaines années, le Japon que vous allez découvrir sera différent d’avant la crise.
Le Japon s’était déjà pas mal adapté au tourisme de masse ces dernières années et ça lui fait perdre beaucoup de son charme architectural, avec des hôtels et des drugstores de partout pour attirer les touristes asiatiques.
Lire aussi : Japon : le problème du tourisme de masse
Le point positif, c’est que pendant plus d’un an, il n’y a pas du tout eu de touristes au Japon et ça a vraiment fait du bien de pouvoir se balader dans les rues vidées des centaines de milliers de touristes. Il ne restait plus que les étrangers résidant vraiment au Japon et sans les touristes, ça fait beaucoup de monde en moins dans les rues !
Sinon je me suis mis en tête de faire quelques escapades à la campagne en randonnées et d’explorer tous les recoins sympas autour d’Osaka. Il y a vraiment pas mal de rivières et de cascades, de forêts, de collines et autres coins très bucoliques qui méritent le détour. Je pense que j’y dédierai un article entier une fois que les frontières japonaises auront réouvert une fois pour toute.
Travail
La principale amélioration dans ma vie au Japon cette année, ça a été d’enfin trouver un travail en rapport avec mes études. Ça faisait des années que j’avais envie d’arrêter d’être prof de langue ici et j’y suis finalement arrivé l’année dernière. Après mon année de « césure » en Australie, j’ai eu l’opportunité de pouvoir commencer à travailler au sein d’une entreprise internationale, une opportunité qui reste tout de même assez rare dans une ville comme Osaka.
Ça fait donc plus d’un an que je travaille dans le marketing au Japon et c’est un vrai changement par rapport à mon boulot d’avant ! Fini de changer les couches et de faire le pitre devant une classe – d’adorables – petits monstres. Je peux enfin développer de vraies compétences professionnelles.
Et la vraie chance que j’ai eu pour le coup, c’est de pouvoir travailler non seulement en anglais, mais surtout en français. Il y a assez peu d’entreprises francophones ou proposant un environnement de travail en français au Japon, surtout sur Osaka, donc j’ai vraiment eu de la chance sur ce coup-là.
C’était une première année un peu spéciale à ce niveau-là, car ma boite permettait de faire du « remote work » – リモート comme on dit ici – à cause du Covid. Mais comme ma boite se trouve à 10 minutes de chez moi en vélo, j’ai préféré continuer à venir. Aussi parce que je suis un gros radin et que j’ai pas envie d’utiliser mon électricité toute la journée !
Mon avenir au Japon
J’ai l’impression que mon avenir se dessine de plus en plus au Japon. Au cours de mes premières années ici, j’avais toujours dans un coin de la tête l’idée que j’allais un jour ou l’autre rentrer en France. J’en suis désormais beaucoup moins sûr.
Je ne pourrais pas expliquer ce qui m’a fait changer d’avis, ça s’est fait petit à petit, sans vraiment que je m’en rende compte. Disons pour résumer que je ne considère plus la f la France ne m’attire plus comme avant. Rien à voir avec l’opinion que j’en ai, mais c’est plus au niveau des perspectives que je pourrais y trouver.
Pour l’instant, j’estime que le Japon a plus à m’apporter que ce soit professionnellement ou personnellement. Car après toutes ces années à me construire une vie ici, je trouverai maintenant dommage de tout lâcher comme ça pour tout recommencer, en France ou ailleurs, à moins que je n’y sois contraint. Bon pour le côté social on repassera, mais j’y travaille !
Je suis désormais bien habitué au Japon, à ses avantages comme à ses inconvénients. Je ne sais toujours pas combien de temps j’y resterai au total, mais comme cette année on a commencé à rechercher des maisons à acheter, ça va sûrement être un bon bout de temps ! Je prépare un gros article à ce sujet d’ailleurs.
Je n’en pouvais plus d’être dans un appart’ même si le centre-ville d’Osaka est génial. J’ai envie de verdure et même si trouver une maison avec un jardin est aussi difficile que de tomber sur une Japonaise avec un gros boule (oui je suis toujours un bâtard !), je ne perds pas espoir de trouver mon petit coin de paradis au Japon.
On a cherché pendant des mois et j’ai récolté énormément d’informations vraiment intéressantes. D’ailleurs pour ceux que ça intéresse, je vais consacrer un article complet sur le sujet.
Étude du japonais
À ce niveau-là, il y a eu peu d’avancée cette année, donc vraiment pas grand-chose à en dire. J’ai fait ma grosse faignasse niveau étude cette année et j’ai laissé de côté le japonais pour me consacrer pleinement à mon travail et à d’autres projets. J’ai eu moins de temps et du coup moins de motivation pour étudier car ma routine journalière a pas mal changé avec le nouveau travail.
Mais l’envie d’apprendre est toujours là, quelque part au fond de moi ! Je tiens absolument à passer l’examen du JLPT 2 afin de confirmer mon niveau et pour ça je vais devoir encore bachoter pour être certain de l’avoir.
Les anecdotes
Je sais qu’elles vous avaient manqué alors j’en remets quelques-unes dans ce bilan !
– À Noël dernier, j’ai offert du déo et d’autres produits de soins du corps au mari Japonais de la sœur de ma femme. Ça a eu l’air de lui faire plaisir sur le moment, mais ma femme est venue me voir ensuite pour me demander d’aller lui expliquer ce que c’est le déo en spray et comment ça marche. Il faut savoir qu’au Japon, les gens ont plutôt tendance à utiliser des lingettes car ils transpirent peu.
– Une fois, au lieu de prendre un bento comme d’habitude, je me suis chauffé et je me suis préparé un sandwich baguette jambon-beurre à l’ancienne (toi-même tu sais !). Mais comme tous les aliments sont mous ici, eh bah figurez-vous que j’ai perdu l’habitude de mâcher ! Le sandwich était bien bon, mais j’ai eu mal à la mâchoire pendant deux bonnes journées après ça.
– Un jour, pensant ouvrir à un livreur, je me suis rendu compte qu’en fait, c’était un gars de la NHK, la TV nationale. L’erreur de débutant ! Ici, on sait tous qu’il ne faut pas leur ouvrir car ils cherchent à vous faire payer la redevance TV alors on les évite comme la peste.
J’ai ouvert et je me suis rendu compte de mon erreur en quelques secondes du coup. Le gars, ravi qu’on lui ouvre la porte une fois dans sa vie, me demande quasi directement si j’ai une TV. Je lui réponds « Non » oklm – alors que j’ai un écran de 2 mètres de diagonale dans le salon – et il me fait un grand « Haa je vois, désolé pour le dérangement, à bientôt ! ». La conversation a duré moins de 10 secondes et il est reparti. J’aime le Japon !
– J’ai réussi à faire importer du vrai fromage français grâce à une boîte française qui livre au Japon. Les « fromages » japonais – ou plutôt les morceaux de plastique sans goût qu’on nous vend ici – sont vraiment trop infects, je peux plus… Du coup pour ma première commande, j’ai fait le plein de bons gros fromages bien odorants pour me rappeler la maison. Et quand ma femme a ouvert le frigo à son retour, à sa tête j’ai cru qu’elle allait s’évanouir ! Sa première réaction, ça a été « T’as encore laissé pourrir un truc dans le frigo ?! »Haha j’en rigole encore en vous écrivant cet article !
– On a vu pas mal d’agences immobilières pour nos plans de construction de maison et on a pu discuter de nombreuses fois avec leurs employés des options qu’on voulait pour la nôtre. À chaque fois que je leur dis que je veux absolument un jardin, ils me regardent tous comme si j’avais demandé à avoir une piscine à débordement dans mon salon.
Il y a très peu de place au Japon et avoir une maison est déjà un petit luxe en soi, donc les Japonais sont tous conscients qu’avoir un jardin ici, c’est une chance incroyable, surtout quand on est pas à la campagne. C’est marrant comme d’un pays à l’autre, les standards de vie changent.
– Et enfin que ne fut pas ma surprise un jour d’été de découvrir mon voisin japonais de l’immeuble d’en face (on est tous les deux au 8e étage) étendant son linge nu comme un ver ! Je croyais être le seul à le faire ! J’ai failli lui faire un signe puis je me suis rendu compte que j’étais nu aussi alors je suis rentré la queue entre les jambes.
Voilà, c’est tout pour ce bilan qui je l’espère vous aura autant intéressé qu’amusé. Comme d’habitude, faites tourner l’article, likez et commentez si le cœur vous en dit !
À bientôt sur MycrazyJapan !
merci pour le partage! Je voudrais aller habiter au Japon aussi!