6 ans au Japon !

6 ans au Japon… Même moi j’ai du mal à y croire quand j’écris ça !

La première chose à savoir c’est que ça a été une année un peu spéciale pour moi car j’ai passé une partie de cette année à l’étranger. C’est pas que j’en avais marre du Japon, mais après cinq ans sur place j’avais envie de voir un peu autre chose tant que j’en avais l’opportunité.

Je n’avais pas envie de retourner en France donc avec ma femme on a décidé de partir faire un Working Holiday en Australie. C’était mon deuxième WHV après le Japon du coup. Ça nous a permis de faire un genre de voyage de lune de miel version longue durée et franchement c’était une super expérience.

Je ne m’attarde pas dessus car c’est un blog sur le Japon quand même et il s’est passé suffisamment d’autres choses le reste de l’année pour que j’aie des choses à raconter sur le Japon, donc on commence !

Vie perso

Ça fait déjà presque deux ans que je suis marié ! Vous avez sûrement envie de savoir ce que ça fait d’être marié au Japon ? Eh bah, ça change pas grand-chose. On vivait déjà ensemble avant le mariage (ce qui est plutôt rare ici, même pour les étrangers, car les nouveaux couples commencent le plus souvent à habiter ensemble une fois mariés), donc à ce niveau-là, il y a eu peu de changements.

Par contre à notre retour d’Australie en mars, comme on avait bien entendu rendu notre appart avant de partir, on est allé vivre chez ma belle famille pendant un moment. Ils ont une petite maison à la campagne près d’Osaka dans un coin plutôt tranquille et c’était le bon plan pour transitionner le temps de retrouver un logement.

Mais c’est c’est tombé pile au moment où la crise du coronavirus a frappé le Japon ! Le gouvernement japonais a déclaré l’état d’urgence et beaucoup d’entreprises ont renvoyé leurs employés à la maison pour faire du telework (テレワーク) comme on dit ici.

Donc ma belle-mère et ma belle-sœur se sont retrouvées semi-confinées et au lieu de me la couler douce dans une maison vide avec ma bien-aimée, je me suis retrouvé à partager mon quotidien avec toute la belle famille ! Et ça inclut le copain de la sœur, son fils de deux ans, mignon mais hyperactif et deux caniches qui sont traités comme des princes Saoudiens !

Je ne m’attendais pas à vivre chez ma belle-famille aussi longtemps et de manière aussi rapprochée  ! Adolescent j’avais déjà du mal à supporter de vivre avec ma mère (maman je sais que tu me lis, sache que je t’aime !), donc là ça a été un vrai challenge.

Mon niveau de stress a clairement monté d’un cran car la communication n’était pas toujours facile. Alors attention, j’ai quand même un niveau de japonais décent maintenant. Mais face à une variante traditionnelle du Kansai-ben, le dialecte local, parlée à toute allure, j’étais clairement pas de taille…

Lisez mon article sur : Le Kansai-ben

Je suis donc souvent passé pour un demeuré d’étranger qui la moitié du temps répondait juste par « はい » sans avoir compris la moitié de la phrase.

Encore un truc qui m’a insupporté au  plus haut point : les Japonais reniflent toute la putain de journée ! Il y a des boites de mouchoirs dans toute la baraque, mais il y a personne qui va en prendre un…

Je me suis pas mal occupé du gamin aussi. Je l’ai emmené joué dans tous les petits parcs et terrains vagues autour de la maison sous l’œil ahuri des personnes âgées du quartier qui n’avaient clairement jamais vu un gaijin dans ce coin reculé et ne comprenaient pas trop ce que je foutais ici avec un gosse. Au début j’avais droit à des questions du genre : « Où est la maman ? » ou « C’est votre fils ? » alors que le petit a clairement une tête 100 % Made in Japan.

Sinon la tradition ici veut que tout le monde partage le même bain. Alors la baignoire étant trop petite, on ne rentre pas tous dedans, c’est chacun son tour. Mais devinez qui devait partager son bain avec le gamin ? Eh bah c’était bibi ! À chaque fois, j’ai dû faire le clown pour l’occuper tout en lui apprenant à ne pas pisser dans notre flotte commune. Bon il y a eu quelques ratés mais on s’est quand même bien marré !

Déménagement et confinement

Au bout de quelques semaines, après avoir enfin trouvé un appart’ qui nous convenait, on a fini par bouger de chez ma belle-famille. Ça a été plutôt rapide car on avait plutôt bien prévu notre coup et on avait déjà choisi tous nos meubles et nos appareils électroménagers à l’avance. Ça a été un gros investissement d’acheter tous ces équipements et ces appareils ménagers et j’ai dû taper dans mes économies.

Mais par chance il y a une autre coutume japonaise qui veut que ce soit les parents qui payent en partie ou tous les frais d’emménagements lorsque le jeune couple s’installe après le mariage ! Ma belle-mère a donc insisté pour payer une partie et franchement j’ai pas protesté beaucoup.

Heureusement qu’elle a participé d’ailleurs sinon je crois que je me serai bâti des petits meubles en carton comme les clodos pour ne pas trop avoir à dépenser. Honnêtement quand j’ai vu les prix des appareils neufs en magasin, j’ai failli faire une descente d’organe. En vrai, le Japon c’est bien, mais il te faut de l’argent.

Bon après c’est pas comme si on avait 250 m2 à meubler non plus. On est au Japon hein ! Si t’as plus de deux pièces, tu peux t’estimer heureux.

Maintenant il faut avouer que malgré les dépenses, c’est quand même bien d’avoir son chez-soi. C’est même d’ailleurs mon premier vrai chez-moi après plus de 5 ans à vivre au Japon.

Pour ceux qui me lisent depuis le début, vous savez sûrement que j’ai commencé par une simple ghesthouse pour touristes puis habité dans une Shared house pour enfin atterrir dans un véritable logement. En 6 ans, je suis passé d’une cellule de prisonnier avec des chiottes communs à un vrai appart’ meublé. Beau parcours !

Une période de transition

Du coup après le retour d’Australie, avec l’état d’urgence et le semi-confinement chez ma belle-famille, c’était une période de transition bizarre, à la fois stressante et plutôt tranquille car on était en recherche d’un nouveau travail, mais tout en étant un peu bloqué à la maison. Il s’est passé pas mal de choses finalement, mais rien d’extraordinaire.

Travail

Ça fait un moment que j’y pensais et j’en avais déjà parlé dans de précédents bilans, mais j’avais décidé depuis un moment ne plus travailler dans les écoles de langues. J’ai adoré faire ce taf, mais après cinq ans en tant que prof d’anglais, j’avais envie de passer à autre chose et de voir ce que le Japon avait d’autre à me proposer maintenant que j’ai un visa qui me permet de travailler dans le secteur que je veux.

Mon article sur comment : Travailler dans une école de langue au Japon

Du coup, j’ai envoyé des candidatures à des vraies boites et après plusieurs semaines et autant d’entretiens, j’ai enfin fini par décrocher un boulot dans ma branche, le marketing.

Avec la pandémie de Covid-19 depuis le début d’année et la fermeture des frontières japonaises pendant des semaines, ça a été encore plus difficile de trouver des offres car il y avait de moins en moins de travail, surtout pour les étrangers. C’était aussi plus difficile de postuler car comparé aux écoles de langue où les entretiens d’embauches se font en anglais, pour les entreprises japonaises ou internationales, les entretiens sont presque tout le temps en japonais !

Le bon plan : Apprendre le japonais en autodidacte

Donc je suis vraiment reconnaissant et soulagé d’avoir pu trouver quelque chose qui me corresponde. Du coup, après 6 ans au Japon, j’ai enfin mes propres cartes de visites mais j’ai encore trouvé personne à qui les donner !

Lire aussi : Comment réussir au Japon ?

Voilà c’est tout pour cette année et ce bilan de mes 6 ans au Japon. J’espère que ce bilan vous a plu.

Retrouvez mon bilan précédent ici et tous mes autres bilans depuis mon arrivée au Japon sur cette page !

À l’année prochaine pour un autre bilan et à bientôt sur MycrazyJapan !