7 phénomènes de société au Japon !

Le Japon est un pays qui surprend souvent par le mode de vie de ses habitants et leurs us et coutumes.

Le fonctionnement de la société japonaise est souvent aux antipodes de la société française. Certaines pratiques ou façon de penser peuvent paraître étranges de notre point de vue d’occidentaux. Et certaines habitudes sont mêmes parfois complètement déconcertantes et incompréhensibles. En vivant au Japon, j’ai pu observer pendant des années certains de ces phénomènes de société et j’ai eu envie de vous présenter les plus insolites.

Pourquoi 7 ? Parce que je fais ce que je veux. Allez c’est parti !

La recherche d’emploi  (shūshokukatsudo – 就職活動)

La recherche du premier emploi au Japon, souvent abrégée en shūkatsu (就活), est en fait un véritable parcours du combattant. En gros, les étudiants en fin d’études doivent démarcher de nombreuses entreprises pendant des semaines, des mois, voire des années afin de trouver le meilleur premier emploi possible. C’est un peu comme notre recherche de stage chez nous, mais en bien plus long, plus ardu et avec des conséquences bien plus considérables. Car au Japon, le premier emploi qu’on décroche après ses études va déterminer toutes les futures perspectives professionnelles et va ainsi avoir un impact plus important que toutes les autres expériences professionnelles.

C’est en partie dû au fait que pendant longtemps au Japon, on travaillait pour la même entreprise toute sa vie ou en tout cas pendant une grande partie. Cela requiert donc une quantité phénoménale de temps et d’énergie et évidemment de stratégie afin de réussir. Même si le marché du travail au Japon s’est fluidifié depuis un moment, cette tradition a la vie dure.

Le harcèlement (harasumento – ハラスメント)

Le harcèlement, peu importe contre qui il est dirigé, est loin d’être un problème endémique au Japon. Mais disons qu’ici, il se développe sous des formes inattendues. Vous avez certainement entendu parler de l’ijime (虐め) et de son ampleur sur l’archipel. Ces intimidations qui s’apparentent souvent à des maltraitances sont la cause de nombre de suicides au sein de la jeunesse nippone.
Mais l’ijime, n’est pas la seule sorte de persécution sur l’archipel. On trouve aussi le pawa hara (パワハラ), les pressions et harcèlement sur le lieu de travail, le alcool hara (アルハラ) une forme de harcèlement liée à la consommation d’alcool en milieu professionnel, le ageing hara (エイハラ) une discrimination basée sur l’age. Il y a également le mata hara (マタハラ), la discrimination envers les femmes enceintes ou les nouvelles mères et son équivalent masculin, le patahara, qui concerne les pressions exercées sur les jeunes pères. Concernant le patahara (パタハラ), il est par exemple tellement rare au Japon qu’un homme prenne ses congés paternités que lorsque le ministre de l’environnement Shinjiro Koizumi a annoncé prendre l’équivalent de deux semaines en janvier 2020 pour s’occuper de son nouveau-né, la nouvelle a fait le tour des médias du monde entier…

La drague (nampa – なんぱ)

La drague est une pratique qui fait bien sûr partie des mœurs de tous les pays. C’est probablement le phénomène le plus commun et en même temps le plus diversifié au monde. Donc bien sûr, les Japonais draguent, mais pas comme les Français. Les jeunes notamment, ont plutôt tendance à se regrouper en bandes à des endroits stratégiques (stations de métro, centres commerciaux, carrefours très fréquentés, etc.). Puis ils approchent individuellement des femmes choisies au hasard pour leur proposer de sortir ensemble. C’est une technique assez controversée même au Japon, car évidemment les femmes n’aiment pas être abordées par des groupes d’inconnus et certains endroits interdisent cette pratique en affichant des panneaux « no nampa« . Vous devez alors sûrement vous demander pourquoi cette pratique perdure encore ? Eh bien tout simplement parce qu’apparemment environ un tiers des femmes japonaises déclarent tolérer la pratique et parfois y répondre favorablement en fournissant leurs coordonnées.

Notez qu’on appelle gyakunan (ギャクナン), le phénomène inverse, le fait pour des filles de draguer des garçons ou de chercher un petit ami.

Une autre tactique à laquelle ont recours les Japonais pour se draguer est le gōkon (合コン). C’est en fait un rendez-vous arrangé afin de trouver un partenaire, parfois en groupe avec le même nombre de participants de chaque côté. Ils peuvent être arrangés entre amis, au sein d’une entreprise ou par des agences spécialisées.
Parmi les autres techniques de drague qui ont cours au Japon, l’une est très prisée par la jeunesse. Appelée kabedon 壁ドン, cela consiste à plaquer sa main contre un mur pour impressionner la personne devant soi, généralement une jeune fille. C’est une manière d’affirmer son assurance et elle peut être aussi utilisée pour impressionner un adversaire.

7 phénomènes de société au Japon !

La chasse au mariage (kekkonkatsudou – 結婚活動)

Souvent abrégé en konkatsu (婚活), on peut considérer que cette chasse au mariage fait en quelque sorte partie de l’univers de la drague. L’objectif, pour les hommes comme les femmes, est de trouver un bon parti avec qui se marier. Les konketsu prennent souvent la forme de soirées ou de réceptions organisées par des entreprises, le gouvernement ou ici encore par des agences spécialisées moyennant une participation souvent payante, en tout cas pour les hommes. Ces dernières rivalisent donc d’inventivité pour tenter de former des couples, en allant parfois jusqu’à organiser des croisières dédiées.
La différence avec les rancards traditionnels ou le gōkon dont je vous parlais plus haut, c’est que les participants sont au préalable passés au crible et qu’ils recherchent  tous explicitement un conjoint. Pour participer à ces soirées, les hommes sont sélectionnés en fonction de leur salaire, de leur emploi ou de leur niveau d’études. Les femmes, en fonction de leur âge et de leur beauté. Mais malgré ce genre de système, le mariage est de plus en plus impopulaire sur l’archipel.

Lire aussi : La misogynie au Japon

Les mariages arrangés (omiai kekkon – お見合い 結婚)

Attention je fais bien référence ici aux mariages arrangés et non aux mariages forcés ou blancs. En France, les mariages arrangés ont existé pendant longtemps et persisté jusque dans les années ’50. Le Japon lui, fait perdurer la pratique aujourd’hui encore et à un tout autre niveau. L’omiai comme il est pratiqué au Japon est un arrangement passé entre des parents, des familles voire des patrons d’entreprises pour unir deux partis qui ont un intérêt commun, économique ou de réputation.

Cette pratique est de moins en moins populaire face aux « mariages d’amour » où les gens se choisissent librement. Jusqu’au début des années ’40, les mariages arrangés comptaient pour environ 70 % du nombre total d’union. Ce chiffre est d’environ 5 % aujourd’hui.

Décharger sa colère sur quelqu’un (yatsu atari – 八つ当たり)

Au Japon, où beaucoup de sujets relèvent du domaine privé, c’est un phénomène plutôt invisible et peu abordé en public. Et comme toujours au sein de la culture nippone, l’omerta est de mise. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est le plus souvent le cercle familial proche qui est victime de ce genre de comportements. Le yatsu atari est un problème qui arrive régulièrement dans la sphère privée, tout comme les DV – pour Domestic Violence en anglais – ou encore le harcèlement moral (モラハラ).
Les causes sont multiples dans cette société nippone très conservatrice où la pression au travail et en public est énorme. Un chiffre pour illustrer l’ampleur du problème : en 2018, l’Agence de Police Nationale a indiqué avoir reçu 77,480 appels sur l’année concernant des violences domestiques. Ce ne sont évidemment que les personnes ayant décidé de contacter les forces de l’ordre. On imagine facilement combien d’autres cas restent non déclarés chaque année… Ces chiffres sont en augmentation pour la 15e année consécutive et malheureusement ces affaires ne sont le plus souvent pas prises au sérieux car la police locale enquête peu sur ce genre de cas, qui pour eux, relève du privé.

Les gendres adoptés (mukoyoushi – 婿養子)

Le mukoyoushi est vraiment une coutume typiquement japonaise. C’est un système d’adoption qui a pour but d’incorporer un héritier mâle au sein d’une famille ou d’une entreprise. Lorsqu’une famille ou un chef d’entreprise par exemple se retrouve sans hériter mâle, afin d’assurer la succession, de transmettre le nom de famille, l’entreprise elle-même ou l’ascendance, il est décidé d’adopter une personne adulte hors du cercle familial. Cette pratique a cours depuis des siècles sur l’archipel et a notamment été utilisé par les samouraïs. Du coup, chaque année, parmi les dizaines de milliers de Japonais adoptés au sein de leur propre pays, plus de 90 % de ces personnes sont des hommes adultes dans la vingtaine ou la trentaine ! Voici le lien Wikipédia de l’article si vous voulez en apprendre plus sur le sujet.

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