Bilan 9 ans au Japon

9 ans au Japon. Bientôt une décennie sur l’archipel ! Alors que s’est-il passé pour moi cette année ? Voici sans plus attendre un petit récap’ de ces 12 derniers mois.

La maison

Commençons par le projet « Maison » qui a bien avancé depuis le dernier bilan. Comme vous le savez surement si vous avez lu mon bilan des 8 ans, nous cherchons à faire construire une maison sur Osaka depuis bientôt deux ans maintenant. En septembre 2022, nous avions rappelé l’agence que nous avions sélectionné quelques mois plus tôt… pour nous entendre dire qu’ils avaient augmenté leurs prix de plus de 70.000¥ par tsubo. Plus de 2 millions de yens d’augmentation sur le coût total initialement prévu ! On les a donc gentiment envoyés se brosser en keigo et on est donc repartis en quête de l’agence parfaite pour notre maison personnalisée.

Après encore quelques mois de recherche, et une nouvelle sélection d’agences, on a fini par en retrouver une qui a dit OK à quasiment toutes nos requêtes ! Les mecs ont même accepté d’installer un aquarium dans un des murs (un délire que j’avais en tête depuis un moment), c’est vous dire !

Du coup, dès janvier 2023, tout s’est accéléré avec l’élaboration du plan de construction, l’acceptation du devis, la demande de prêt (qui a bien pris 3 mois à être approuvé par la banque…), puis ensuite le début des travaux qui ont commencé par la destruction de la maison familiale.

La maison a été démolie en moins d’une semaine, par une équipe de 4 personnes !

Une fois la maison détruire, on a même dû faire la jichinsai (地鎮祭), la cérémonie pour l’esprit de la terre. Sur le papier, il s’agissait d’honorer les dieux de la terre donc, afin que la maison soit protégée des tremblements de terre notamment. Dans la réalité, on a dû payer un prêtre une fortune pour qu’il jette juste du sel et du saké sur le terrain, le tout sous une cagnasse écrasante, car on a fait ça en plein été.

Moi je supportais car il faut bien se plier aux coutumes locales, mais ma femme était exaspérée parce qu’elle trouvait ça parfaitement inutile. Il faut dire qu’elle n’est pas shinto donc elle s’en fiche un peu.

Le prêtre qui a béni notre sol lors de la 地鎮祭 avec une mise en scène épurée et minimaliste.

En septembre, les premières fondations ont été posées et l’achèvement de la construction de la maison est programmé pour début 2024, soit à peine cinq mois au total ! Je ne sais pas combien de temps ça prend en France pour construire une maison, mais je trouve qu’ici ça va assez vite. Et encore, le responsable de l’agence s’est excusé, car ça prenait plus de temps que d’habitude selon lui. Normalement, ils finissent en trois mois environ.

Lire aussi : Comment je suis devenu propriétaire au Japon

L’avancée des travaux courant septembre, avec les fondations déjà posées.

Travail

Depuis cet été, j’entame ma quatrième année dans ma boite. Après avoir expérimenté l’enseignement pendant quatre ans à travers plusieurs écoles, ça fait du bien d’avoir un peu de stabilité pour le coup et de se voir progresser au sein d’une même entreprise. J’ai même été promu récemment donc c’est un petit plus cool. Je continue à prendre de l’expérience en marketing et comme c’est encore une start-up, il se passe toujours beaucoup de choses. L’année qui arrive risque donc d’être pleine de surprises, je vous raconterai tout ça dans le prochain bilan !

Un petit voyage dans un hôtel-onsen organisé par l’entreprise à Wakayama.

Autres projets

– Avec ma femme, on s’est posés un moment en début d’année pour discuter et on a décidé de ne pas avoir d’enfants. J’avais déjà écrit un article assez complet sur pourquoi je ne pensais pas élever mes enfants au Japon et là du coup, ça clôt un peu la question. Pour expliquer rapidement la raison principale derrière cette décision, disons que le coût de la vie a tellement augmenté au Japon ces dernières années qu’il est devenu difficile de se projeter avec sérénité dans un avenir familial sur l’archipel. Ça coute vraiment un rein d’élever le fruit de ses entrailles sur l’archipel. Le projet « Marmot » est donc pour l’instant avorté jusqu’à nouvel ordre.

Lire aussiPourquoi je suis toujours marié avec ma femme japonaise

– Sinon je repasse l’examen du JLPT en décembre prochain. Ça doit faire 1000 ans que je dis qu’il faut que je passe le niveau N2… Une fois le 3 obtenu, j’ai levé le pied sur les révisions et là, c’est dur de se remettre dedans, de trouver le temps pour étudier et aussi la motivation. Mais bon, il faudra bien que je m’y remette sérieusement, avec l’objectif de réussir cette fois évidemment, et au pire de scorer pas trop loin de la moyenne au prochain test.

– Avec la fin officielle des restrictions liées au Covid au Japon (vers mars 2023), on a enfin pu recommencer à voyager librement ! Le Japon est vraiment resté fermé strictement pendant trois ans et c’était un enfer de voyager dans et en dehors du pays. Du coup cette année, on s’est lâchés : On a fait la Corée, Taïwan et on a prévu les Philippines en fin d’année. Après ça, il ne restera plus que quelques pays asiatiques que je n’aurai pas visité et mon tour d’Asie sera enfin complet.

Une ruelle atypique à Jiufen un village non loin de Taipei.

Anecdotes

– Ça va faire bientôt 10 ans que j’habite au Japon et j’ai toujours peur quand je reçois du courrier et des coups de fils. J’ai toujours peur qu’on me demande de la tune. À chaque fois que je vois une lettre rouge, je suis en panique car les lettres en couleur, c’est jamais bon signe.

Je suis allé poster un colis au bureau de poste en bas de chez moi une fois. C’est toujours une bataille car on me questionne comme si j’étais en garde à vue au commissariat : « Et vous envoyez quoi ? À qui ? Décrivez-nous précisément le contenu du colis« . Bref, un enfer. Et cette fois-là, après avoir perdu 30 bonnes minutes, je retourne enfin chez moi. 10 minutes après, ça sonne à l’interphone de l’accueil du bâtiment et sur la caméra de l’interphone, je vois que c’est le postier ! J’ai un peu paniqué car je pensais qu’il revenait m’engueuler après avoir découvert que mon colis était interdit de trucs à l’envoi et du coup je l’ai laissé sonner au moins 3 fois sans lui ouvrir... OUI c’est débile, je sais. En vérifiant mon courrier le lendemain, j’ai vu qu’il m’avait laissé une lettre et qu’en fait, ils m’avaient juste mal facturé l’envoi du colis et qu’il fallait que je revienne payer un supplément. J’étais tellement soulagé lol !

Ma boite nous paye des cours de japonais depuis quelques mois, directement dans les locaux, ce qui est plutôt cool. La prof est sympa et fait tout son possible pour essayer de ne pas trop nous tabasser le cerveau avec des kanjis après 8 heures de taf. Une fois, elle nous a bien fait marrer en nous racontant l’origine du kanji « 流す/nagasu » qui signifie « rincer, faire couler, verser ». Apparemment, le kanji est composé de la clé de l’enfant et de la rivière et la signification est liée au fait qu’auparavant, on jetait certains enfants dans les rivières pour s’en débarrasser s’ils étaient malades, malformés, etc. Brutal…

– J’entends et je lis souvent que beaucoup d’étrangers au Japon se plaignent que les Japonais ne s’assoient pas à côté d’eux dans le métro pour X raisons. Perso, c’est complètement l’inverse pour moi ! Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être assis dans un métro mi ou presque complètement vide et d’avoir un ou plusieurs qui viennent s’assoir à côté de moi en entrant dans le wagon, alors qu’il reste encore des tas de places assises ailleurs ! Je suis en mode « Mais pourquoi moi ? » à chaque fois et parfois, c’est même carrément moi qui me décale ailleurs tellement j’aime pas qu’on me colle sans raison.

– Un de mes nouveaux challenges au bureau ou ailleurs, c’est d’essayer de faire sortir des Japonais de l’ascenseur avant moi. Ils sont tellement polis ces félons, qu’il faut presque les pousser à coup de pied pour qu’ils sortent les premiers. J’ai le doigt sur le bouton « 開 » (ouvrir), et je leur fais de petits mouvements de la tête, mais à chaque fois, ça se termine en bataille de « どうぞ » (je vous en prie) et il faut avouer qu’ils gagnent assez souvent.

– Depuis que je travaille dans une entreprise japonaise, j’ai dû dire otsukaresamadesu au moins un million de fois. Au début, ça m’étonnait qu’on puisse dire cette expression qui signifie en gros « Je vous remercie pour votre travail » ou « Vous devez être fatigué car vous avez travaillé dur et je vous en remercie”, même le matin, mais maintenant je l’utilise carrément au lieu de dire « Bonjour » !

Bonus : ma femme qui prépare du natto pour, je cite, ; « accompagner » une galette bretonne. #chocculturel

Voilà, c’est tout pour ce bilan des 9 ans, je vous retrouve l’année prochaine pour le 10ᵉ – et très probablement – le dernier bilan du blog.

Et oui toutes les bonnes choses ont une fin alors autant finir sur un chiffre rond ! En attendant, vous pouvez retrouver tous mes autres bilans sur cette page et ainsi retracer l’historique de mon périple japonais.

À bientôt sur MycrazyJapan !

 

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