L’objectif de cet article est simple : Tordre le cou à quelques clichés sur le Japon ! Car si je vous dis « Japon », à quoi pensez-vous immédiatement ?
Vous allez sûrement penser aux cerisiers en fleur, aux mangas, aux temples, aux torii séculaires, aux KitKat, aux ninjas ou encore à l’extrême propreté qui règne ici. Quand on pense à ce pays, on ne peut s’empêcher d’avoir quelques clichés en tête. C’est bien normal et il n’y a pas de honte à ça !
Mais certaines de ces idées reçues sont des mythes, des stéréotypes et croyances largement répandus, souvent incorrects voire complètement faux. Dans cet article, je vais vous donner quelques exemples de ces fausses affirmations, basé sur ce que j’ai pu voir et entendre sur le sujet, afin de rétablir un peu de vérité dans tout ça !
La marque KitKat est une marque japonaise. Les confiseries de cette marque sont omniprésents au Japon et très populaires car ici la marque se lâche complètement sur les parfums ! Saké, glace à la menthe, cheesecake, wasabi, patate douce, pétales de fleur, etc. Il en existe des centaines, aux goûts toujours plus insolites, et il en sort de nouveaux chaque année.
Pourquoi c’est faux ? Contrairement à ce que pense beaucoup de gens, la marque KitKat n’est pas japonaise, mais fut créée en Angleterre en 1935 par l’entreprise Rowntree et fut ensuite rachetée par le groupe Suisse Nestlé en 1988. Mais il y a deux raisons pour lesquelles ces snacks sont particulièrement devenus célèbres au Japon : Un coup de chance et une excellente stratégie marketing culturel.
D’abord, il se trouve que la prononciation japonaise du nom de la marque « kitto katsu » signifie « Vous réussirez certainement » (きっと勝つ). Ce slogan est ainsi devenu synonyme d’encouragements, surtout pour les étudiants. En offrir avant les examens est devenu une petite tradition.
Surtout, la marque a décidé de surfer sur la culture des omiyage, ces cadeaux-souvenirs que s’offrent tout le temps les Japonais. La marque offre la possibilité d’écrire un petit message sur l’emballage. Le deuxième argument marketing, c’est le fait qu’elle a choisi de mettre en avant les nombreuses spécificités régionales nippones à travers ses produits.
Ainsi, chaque région propose une ou plusieurs variétés de KitKat à base de productions agricoles locales, présentés dans de petits emballages individuels à partager : le melon d’Hokkaido, le wasabi de la préfecture de Shizuoka, les clémentines de Wakayama, etc. Sans compter les parfums saisonniers comme citrouille pour Halloween.
Le sumo est le sport national au Japon. Sport emblématique et populaire sur l’archipel, il est impossible de penser à ce sport sans l’associer à la nation nippone où il a vu le jour il y a plus de 1500 ans.
Pourquoi ce n’est pas exactement vrai. En fait, il est difficile de définir le sport national d’un pays lorsqu’il n’est pas proclamé officiellement, surtout lorsque plusieurs sports sont largement pratiqués au niveau national.
Pour définir le sport national, il faut réunir plusieurs critères qui permettent d’observer son impact sur le pays : il doit s’agir d’un sport historiquement implanté depuis plusieurs décennies, des références culturelles doivent y être associées, il doit être pratiqué dans le milieu scolaire en tant qu’activité éducative ou comme loisir et le grand nombre d’athlètes (ou d’équipes) du pays doivent lui permettre de participer et de bien se classer lors des compétitions et des championnats internationaux.
Selon ces critères, c’est en fait le baseball, importé au 19e siècle par les Américains, qui est le sport national au Japon.
Aujourd’hui, le sumo est encore un sport populaire sur l’archipel, mais il est très fortement en déclin, à cause notamment des nombreux scandales qui ont éclatés au sein de la profession depuis les années 2000 et du fait qu’il est de plus en plus difficile de recruter des candidats locaux. Par conséquent, le nombre de sumōtori étrangers a fortement augmenté ces dernières années.
On peut également noter que le comité d’organisation des prochains J.O (qui auront lieu au Japon en 2020) et qui être chargé de sélectionner les futures disciplines olympiques, a décidé de ne pas sélectionner le sumo.
Les Japonais sont des spécialistes des kanjis. Et pourquoi ne le seraient-ils pas ? C’est leur propre langue après tout !
Même si vous ne parlez pas japonais, vous devez tout de même connaître l’existence des kanjis, ces signes d’origine chinoise, aux significations et prononciations multiples qu’utilisent les Japonais pour écrire. Il en existe des milliers et il faut en connaître au moins 2000 pour pouvoir lire correctement. Et il faut bien sûr savoir les tracer en suivant un ordre des traits bien particulier.
Pourquoi c’est une supposition largement surestimée. Quand on vit à l’étranger, on se rend compte au bout d’un certain temps des petits défauts des locaux. Et de la même façon qu’il y a par exemple des Français qui ne sont pas à l’aise avec leur langue maternelle, il y a aussi des Japonais qui ne maitrisent pas bien les kanjis ! L’apprentissage de ces derniers est long et fastidieux et les jeunes Japonais ne sont pas automatiquement des experts des kanjis à leur sortie du système scolaire.
En outre, maintenant que les claviers des appareils électroniques mâchent le travail avec l’auto-conversion en kanjis des textes tapés en hiraganas, de plus en plus de Japonais oublient comment tracer les kanjis. De nombreuses applications permettent aussi de connaitre la ou les lectures des kanjis, simplement en les scannant.
Pour finir, la recrudescence des anglicismes dans la langue japonaise, écrits en katakanas et non en kanjis, empêchent la création de nouveaux mots purement japonais.
Ce drapeau est l’ancien drapeau du Japon. On le voit souvent apparaître dans les logos ou les illustrations sur le thème du Japon.
Pourquoi c’est faux ? Ce drapeau est en fait le pavillon de la marine impériale japonaise. Après avoir rayonné et s’être imposée comme la troisième marine militaire au monde derrière l’US Navy et la Royal Navy britannique, la marine nippone fut écrasée et dissoute au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
Loin d’être pour apporter du soutien à la marine de l’ancien empire japonais, la raison principale pour laquelle ce drapeau remporte un tel succès, est qu’il est juste plus esthétique que le drapeau national et c’est pour ça que tout le monde le réutilise. Il symbolise vraiment bien l’idée de « pays du soleil levant« .
Les milliers de torii du célèbre sanctuaire Fushimi Inari-taisha ont une signification religieuse.
Ce lieu, très prisé par les touristes visitant le Japon, fascine par son côté esthétique et spirituel.
Pourquoi c’est faux. Bien que le lieu soit effectivement un sanctuaire, dédié à la divinité shinto Inari (divinité des céréales, puis des fonderies et du commerce, ainsi que le gardien des maisons), les torii ne constituent pas un monument en son honneur. Ils sont en fait offerts au sanctuaire par des particuliers ou des entreprises qui les achètent souvent très cher dans l’espoir que leur vœux soient réalisés ou pour célébrer quelque chose de personnel. Les inscriptions sur les torii indiquent en fait le nom du ou des donateurs et la date de pose. Ils sont en fait une bonne façon de se faire de la pub et d’afficher sa générosité et sa richesse.
Les programmes TV japonais sont complètement déjantés. Depuis la France, on voit souvent sur Internet des émissions de TV où les candidats nippons doivent se livrer à des challenges ou des activités toutes plus débiles les une que les autres, parfois à la limite du porno. Et du coup, on a tendance à penser qu’une bonne partie de leur paysage audiovisuel est composé de ce genre de programmes humoristiques.
Pourquoi ce n’est pas vraiment représentatif. Alors loin de moi l’idée de défendre la télé japonaise ! Je trouve toujours que c’est une suite sans fin de programmes abrutissants qui surnagent en continu dans de la publicité…
Et même s’il est vrai que les programmes de divertissement constituent une énorme partie du temps d’antenne sur l’archipel, ils sont pour la plupart plutôt banals, un peu tous formatés de la même manière.
En général, la télé japonaise est plutôt sobre, avec des diffusions à caractère familial, informatif ou publicitaire. En fait, ces programmes TV farfelus sont cantonnés sur certaines chaines bien spécifiques, spécialisées dans le genre. Parfois aussi, ils sont diffusés seulement à certaines périodes de l’année comme le très célèbre show comique ガキの使いやあらへんで (Downtown no Gaki no Tsukai ya Arahende), diffusé seulement pendant les vacances d’hiver.
J’espère que cet article vous a plu ! Si vous pensez à d’autres mythes sur le Japon qu’il faudrait briser, laissez-moi un message dans les commentaires !
Voici d’autres articles pouvant vous intéresser :
– Le sens caché des kanjis
– Les célébrités japonaises
– Les codes culturels au Japon
À bientôt sur MycrazyJapan !
Salut Manu.
Incroyable de penser que Kit Kat est japonais. ça appartient au groupe Nestlé. Quant au baseball, c’est vrai qu’on ne s’y attend pas mais j’ai appris que c’était très populaire là bas.